Le Président du Bloc Libéral trouve que l’arrestation de Kéamou Bogola Haba, risque de maintenir la Guinée dans une situation de crise, alors qu’on demande depuis des mois la libération de ceux qui sont détenus depuis la fin de la présidentielle du 18 octobre 2020. Il a fait savoir à travers une interview qu’il a accordé à notre quotidien.

« Tout citoyen est justiciable. C’est mon cas ; c’est le cas de Keamou Bogola ; et c’est le cas de tout le monde. Ce qui nous préoccupe par rapport à cette arrestation, c’est, de notre point de vue, le non respect de la procédure d’interpellation. Et c’est ce que nous condamnons« , écrit d’abord Faya Millimouno sur son compte twitter.
Il dit néanmoins suivre le dossier, dans lequel il ne trouve pas d’éléments probants contre l’accusé. Il demande surtout le respect de la présomption d’innocence.
« J’apprends comme tout le monde qu’on lui reproche beaucoup de choses. Je ne peux pas juger de la pertinence ou pas de chaque chef d’accusation. Par expérience, nous savons que tous les accusés, surtout politiques, sont toujours reprochés de tout un chapelet d’accusations, mais après instruction, on se retrouve avec, à peine, deux chefs d’accusation. Donc, nous suivons l’évolution du dossier tout en exigeant le strict respect de la présomption d’innocence« , enchâine l’opposant.
Depuis un moment la justice inquiète les opposants au moment qu’on parle de dialogue, c’est pourquoi le leader du Bloc Libéral trouve la démarche contraire aux préoccupations exprimées par maints observateurs, que le pouvoir dit pourtant comprendre. « Dans la mesure où cela ne favorise pas un climat de sérénité, un climat d’apaisement, pour un dialogue qu’on veut inclusif. Cette énième arrestation radicalise les positions et fait perdurer la crise aux conséquences si fâcheuses pour le peuple de Guinée« , estime-t-il.
C’est pourquoi il invite la justice à respecter les droits du Président d’honneur de l’UGDD (Union Guinéenne Pour la Démocratie et le Développement. Pour cette fois, il ne croit pas utile de s’adresser au pouvoir.
« Au pouvoir, je ne demande rien, mais à l’appareil judiciaire, oui. Primo, il s’agit de respecter les droits de Monsieur Keamou Bogola Haba, surtout le respect de la présomption d’innocence. Cela suppose qu’il lui soit évité tout emprisonnement avant qu’il ne soit éventuellement reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés.
Secundo, selon la communication de son avocat, Monsieur Haba souffre de sérieux problèmes au niveau du cœur. Il aurait déjà subi deux fois des opérations au niveau du cœur. Sachant les conditions de nos prisons, particulièrement de la Maison Centrale, un emprisonnement mettrait sa vie en danger.
Tercio, la détention provisoire, qui est, en soi, une exception, est aujourd’hui devenue une règle en République de Guinée. Il n’est pas rare de rencontrer des concitoyens détenus pendant des mois voire des années sans être reconnus coupables par un juge. Certains, à la fin de la procédure, sont reconnus non coupables, mais n’ont jamais bénéficié d’une réparation. Il faut que l’appareil judiciaire mette fin à cette pratique.
M. Haba a été arrêté mercredi, juste après avoir signé avec d’autres leaders, la charte de l’Alliance Nationale pour l’Alternance Démocratique, devenue à cette occasion, une alliance politique pérenne, dont la présidence est assurée par Cellou Dalein Diallo.
La rédaction.