Alassane Ouattara était ce jour l’invité de Kristalina Georgieva, Directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) à l’occasion de la célébration du 60ᵉ anniversaire du département africain de l’institution financière internationale.

Ancien Directeur du département africain du FMI, le chef de l’Etat ivoirien intervenant par visioconférence a déclaré que selon le FMI, la reprise économique est estimée sur les 5 prochaines années à environ, 425 milliards de dollars américains.
Selon lui, malgré les efforts de mobilisation de ressources intérieures et la contribution du secteur privé, les pays africains ne pourront malheureusement pas couvrir la totalité de ces besoins.
« Le FMI est devenu aujourd’hui un filet de sécurité pour l’Afrique avec ses 28 milliards de dollars US déjà décaissés et les 600 millions de dollars US d’allégement de la dette », a-t-il ajouté.
Alassane Ouattara a salué les travaux en cours par le FMI en vue de la mise à disposition comme lors de la crise financière de 2009 aux différents pays membres de 650 milliards de dollars d’allocations de tirages spéciaux, dont 23 milliards US aux pays d’Afrique subsaharienne.
Il est convaincu que cela permettra aux pays d’avoir de l’espace fiscal pour faire face aux besoins urgents pour le bien être des populations. Toutefois, cela ne sera pas suffisant et il faudrait que dès à présent, car c’est le meilleur moment de le faire.
L’ancien Directeur Afrique a souhaité que les partenaires au développement, le FMI et la Banque mondiale augmentent de manière significative, le volume de financement aux pays africains.
Par ailleurs, il apprécie les initiatives en cours entre le FMI et les pays développés pour que les pays disposant de réserves extérieures confortables, aient une partie de leurs allocations à des conditions constitutionnelles aux pays africains.
« Nous devons tous nous adapter à un monde en plein changement pour offrir les réponses les plus innovantes et les plus efficaces aux nouveaux défis. C’est cela la solidarité. Cela fait partir des sujets que nous examinerons lors du sommet international de Paris sur le financement pour l’Afrique le 18 mai prochain », a expliqué, le Président ivoirien.
Il se félicite de l’excellente collaboration entre la Côte d’Ivoire et le FMI en particulier avec le département Afrique qui est entre de bonnes mains.
Ce soixantième anniversaire se déroule juste après, les assemblées annuelles du Printemps du FMI et de la Banque mondiale dans un contexte marqué par la pandémie de la COVID-19.
À ce propos, Ouattara a saisi l’opportunité qui lui a été offerte pour rendre hommage à Kristalina pour son leadership, sa vision depuis sa nomination à la tête de cette institution en octobre 2019.
« Votre agenda pour 2021 auquel, nous adhérons, pleinement ainsi qu’à la rapidité à laquelle, le FMI et la Banque mondiale ont adressé conjointement, la pandémie de la COVID-19 en sont un exemple éclatant. Je profite aussi de l’occasion pour saluer l’excellent travail accompli par les équipes sous la supervision du Directeur du département Afrique mon jeune Abé Selassié, pour aider les pays africains à contenir les effets de la pandémie », a-t-il mentionné.
Nous avons connu en 2020 avec un taux de croissance mondiale, de moins 3,3%, la pire récession en temps depuis, la grande dépression. En Afrique subsaharienne, ce fut la contre-performance la plus importante jamais enregistrée avec une contraction de 1,9% et un revenu par habitant retombé à son niveau de 2013.
L’ancien Directeur Afrique du FMI a indiqué qu’il est donc fondamentale que les missions du FMI continuent de rester à l’écoute des autorités des pays membres. Notamment lorsqu’ils font face à des chocs intérieurs comme extérieurs.
« Les récentes discussions parfois ardues en pleine pandémie et lutte contre le terrorisme, sur l’ampleur des déficits budgétaires en sont un exemple et appelle parfois, à un peu plus de flexibilité sans pour autant remettre en cause, la soutenabilité de la dette publique. Et la solidité du cadre macroéconomique qui est la priorité des priorités. Quelques décimales de plus sur le déficit budgétaire rapporté au PIB, permettraient à beaucoup de pays de mieux affronter les pandémies, de financer les dépenses urgentes de lutte contre le terrorisme, mais aussi de bâtir à moyen terme, des bases solides de paix pour leur développement », a conclu, l’invité de la Directrice générale du FMI, qui a réitéré sa joie de prendre part aux festivités commémoratives de 60 ans du département Afrique du FMI.
Source: Koaci.com