La devanture du Ministère de l’Enseignement Pré-universitaire et de l’Alphabétisation que dirige le ministre Julien Yombouno a été pris d’assaut, très tôt ce matin du mardi, 01 mars 2022. Ces hommes de craie engagés comme contractuels lors de la grève des enseignants titulaires en 2017, exigent leur engagement officiel à la fonction publique au compte de l’enseignement. A en croire Alseny Mabinty leur coordinateur, pas question d’un éventuel concours organisé à cet effet.
Ce sit-in organisé au centre-ville de Kaloum, s’est pacifiquement déroulé durant quelques temps. Joint au téléphone par notre rédaction, le coordinateur national des enseignants contractuels a indiqué le motif réel de leur manifestation est leur intégration pure et simple à la fonction publique après avoir servi en classe pendant plus de cinq (5) ans.
« Le ministre nous a demandé de déposer une liste qui a été fournie par la coordination nationale des enseignements contractuels et qui a fait l’objet d’une publication. Mais vue qu’il y a eues des anomalies, le ministre a sollicité qu’on passe à la correction avant de reprendre le service. C’est ainsi qu’une commission a été mise en place pour travailler sur le fichier. En même temps, le chef de cabinet a demandé à ce qu’on remonte la situation des contractuels omis par les services déconcentrés. Mais très malheureusement ces services ont fourni une liste différente de celle déjà publiée. Alors cette dernière n’a pas été acceptée parce que l’on a constaté les gens qui n’ont rien à avoir avec l’enseignement pourraient être favorisés. C’est pourquoi nous n’avons également pas accepté l’organisation d’un concours, connaissant comment d’habitude ça se passe ici. S’ils veulent vraiment évaluer le niveau de ces enseignants contractuels, qu’ils les envoient dans les classes en face des élèves. Celui ou celles qui ne sera pas à la hauteur de ses prestations, peut en ce moment être remercié », a-t-il fait comprendre.
Le Ministère de l’Enseignement Pré-universitaire et de l’Alphabétisation à travers ces services, avait récemment annoncé un recrutement de plus de 8 000 enseignants contractuels pour combler le vide dans des écoles du pays. Mais cette liste qui a fait l’objet de publication, avait des anomalies par rapport à la déformation de l’identité et filiations de certains enseignements en situation de classe.
« Nous avons fait appel à la base pour recenser tous ceux qui sont en situation de classe et qui n’ont pas retrouvé leurs noms sur la liste et c’est ce qui a été remonté pour nous permettre d’avoir définitivement un nombre de 10587 », a précisé Alseny Mabinty Camara.
Sur leurs affiches, on pouvait lire des slogans comme : « Vive l’engagement des enseignants contractuels, Vive l’engagement des 10 587 enseignants contractuels ! Acceptation des anciens contractuels ! Non au concours ! A bas la corruption ! Nous sommes des enseignants ! Nous avons sauvé l’école guinéenne…».
Même si la manifestation s’est déroulée de façon pacifique, mais ces hommes de craie n’ont pas manqué de scander des slogans hostiles au chef de cabinet du ministère de l’enseignement pré-universitaire et à d’autres cadres du département qu’ils qualifient de véreux et commerçants, malgré la présence de la police sur les lieux. A les entendre, ce sont ces derniers qui ont boycotté leur intégration à la Fonction publique engagée récemment, avant que ce processus ne soit annulé en raison des problèmes constatés au niveau de la liste.
Aux dernières nouvelles, le ministre Yombouno a déjà dépêché une commission qui a échangé avec la coordination de ces enseignants qui a promis de faire un retour dans 24 heures. Mais le d’ordre quant à lui selon notre interlocuteur, reste maintenu à exception de la région de Kankan et de Kindia pour des questions stratégiques dit-il.
Robert KOUNDOUNO