L’impact de la pandémie semble prendre une autre dimension avec des perspectives de croissance mondiale mauvaise suivie d’une récession au moins dure que lors de la crise financière mondiale (2008). Face à une telle conjoncture, certains gouvernements souciés des enjeux à long terme et du quotidien des populations ont préféré l’arbitre social en lieu et place économique avec des mesures d’accompagnement afin de stimuler la production nationale et rendre le marché de travail peu fragile. En revanche, d’autres choisissent la rationalité économique avec des mesures d’accompagnement moins visibles notamment le cas de la Guinée ou cette semaine les populations sont dans une inquiétude et incertitude de prévisions suite à l’annonce de la hausse du prix des produits pétroliers(carburant) avec cette arnaque, un litre du carburant passe de 9000 GNF à 11000 GNF soit 1 EURO par litre selon le taux du jour puisque le franc guinéen fluctue beaucoup.
A mon avis, cette hausse n’a pas lieu d’être en cette période de turbulence économique mondiale le gouvernement devrait mettre le paquet pour soutenir le secteur privé, les entrepreneurs locaux mais pas la répression fiscale. En fait, une moindre augmentation du prix carburant provoque une hausse des prix sur le marché c’est mécanique puisque le carburant est un élément sensible et à une corrélation positive avec le prix des denrées de première nécessité et d’autres de la sphère économique, surtout que l’argument placé par le gouvernement ne tient pas la route avec la fameuse subvention qui n’a jamais existé, plutôt ils gagnent donc d’accepter cette fois ci de faire la moins-value c’est-à-dire renoncé à ses avantages tirés de ces produits pétroliers pourque les guinéens ne soient pas tués par deux canaux : la pandémie et la faim. Surtout que le marché des produits pétroliers est volatile ou en 2018 le cours du baril avait chuté et vendu jusqu’à 25§ ils n’ont pas pensé à baisser le prix du carburant à la pompe or la logique voudrait quoi avec le principe de flexibilité des prix en cas baisse du prix du carburant, le gouvernement baisse le prix à la pompe chose qui n’a jamais été effective donc qu’ils nous disent où sont passées toutes ces plus-values lorsque le cours du baril était vendu à 25§ voire 20§ et je rappelle que cette dernière décennie la production bauxitique en Guinée est passée de 10 à 70 MILLIONS de tonnes donc qu’ils nous montrent aussi cette rente minière.
Ce n’est pas sur le dos des populations qu’on va faire la relance économique en appliquant une fiscalité répressive qui tue la consommation et dégrade le niveau de vie. Parce qu’à terme le gouvernement va gagner de l’argent mais ça ne va pas résoudre le problème et va créer d’autres problèmes notamment l’inflation surtout à l’heur actuelle en mauvaise posture où elle se situe à deux chiffres, autres conséquences il n’y aura pas de création de richesse, les revenus ne vont pas augmenter et certains consommateurs sortiront du circuit économique et deviennent des consommateurs autonomes donc une charge pour l’économie.
En plus qu’ils arrentent de faire cette comparaison tronquée, fallacieuse entre le prix du carburant au Sénégal, en Côte d’ivoire par rapport celui de la Guinée ce n’est pas un bon argument c’est deux situations opposées. Avec une monnaie nationale qui se déprécie de jour en jour avec un SMIG minable et un réseau routier en lambeau qui ne favorise pas la fluidité afin que l’activité économique soit dynamique et accessible à tous.
Le gouvernement doit revenir sur sa décision et comprendre le cri de cœur des populations puisque la politique n’est seulement la gestion de la contrainte budgétaire ou il faut tout le temps dire aux populations de serrer la ceinture, je crois l’objectif fondamentale de toute politique est le bienêtre social donc il faut tenir compte de la situation sociale.
Ousmane CAMARA Economiste