Ce mercredi, 1er juillet 2020, quelques jours après la prise de fonction de Me Mory Doumbouya, nouveau ministre de la Justice, la rédaction de nos confrères de Guinee114.com a eu un entretien avec Asmaou Diallo, présidente de l’Association des victimes, parent et amis des événements du 28 septembre 2009 (AVIPA). Avec elle, nous parlons de la soif de justice que les victimes des massacres du 28 septembre 2009 éprouvent toujours et ce que ces victimes attendent de celui qui a en charge de poursuivre la procédure de préparation d’un procès.
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Comment réagissez-vous à la nomination d’un nouveau ministre de la Justice ?
Asmaou Diallo: l’administration est une continuité, nous allons toujours continuer à réclamer justice et nous espérons que celui qui est venu va certainement regarder la même direction que les autres. Mais même cela nous met un peu mal à l’aise parce que depuis le départ de Me Cheick Sakho, rien n’est encore fait. Seulement la construction d’un bâtiment pour la tenue du procès, ce qu’on ne voulait pas. Nous avons toujours demandé ce que le procès se tienne à la Cour d’appel de Conakry. Tout ceci est une façon de retarder les choses. Maintenant, on va arriver aux élections présidentielles, est-ce qu’ils auront le temps de parler de ce procès ? Voilà le problème qui nous inquiète.
Pensez-vous que Me Mory Doumbouya, ancien avocat du président Alpha Condé, va organiser ce procès d’autant plus que plusieurs accusés occupent aujourd’hui des hautes fonctions dans l’administration ?
Bien sûr que ce cas est là mais de toute façon, nous on estime que quand quelqu’un a étudié le droit, s’il doit dire la vérité, il la dira. Ce n’est pas parce qu’il a été l’avocat du président, qu’il va rester sans ouvrir le procès du 28 septembre 2009. Si toutefois la voie est ouverte, si on lui donne la latitude de le faire, il va le faire. Quand on est bon guinéen, on est obligé de travailler pour les guinéens, pas pour une seule personne.
De toute façon, nous tenons à ce qu’il y ait le procès, on ne sait pas maintenant si c’est lui ou si c’est un autre qui va tenir le procès. Mais nous, nous réclamons toujours le procès, nous réclamons aussi la protection des victimes, nous réclamons que les victimes soient prises en compte dans tout puisque les victimes se sentent abandonnées, le gouvernement guinéen n’a jamais fait cas à ces victimes. Si ce n’est pas nos partenaires de l’international, personne ne parle de nous. Ça c’est quelque chose de très difficile pour nous malgré que ces victimes ne sont pas allées au stade pour faire de la pagaille ou autre chose. Cela ne valait pas le coup de les massacrer, de les tuer et de violer des femmes. Maintenant que c’est arrivé, normalement, c’est le gouvernement qui devrait se mettre en position pour sauver les victimes qui sont encore en vie. C’est pourquoi nous réclamons justice et nous n’allons jamais reculer.
Massacres du 28 septembre: le niveau d’avancement de la préparation du procès dévoilé
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Entretien Réalisé par Guinee114