Le parquet égyptien a ordonné dimanche 18 juillet la libération de six militants des droits de l’homme emprisonnés depuis près de deux à trois ans. Parmi les activistes libérés figurent Israa Abdel Fattah, l’une des fondatrices du Mouvement de contestation du 6-Avril qui avait lancé le soulèvement contre l’ex-président Hosni Moubarak en 2011. Comme les cinq autres militants, elle était accusée de « répandre de fausses informations portant atteinte à la paix sociale » et placée en détention provisoire en attendant un hypothétique procès.
Même si elle est intervenue à la veille de l’Aïd, fête à l’occasion de laquelle des prisonniers sont libérés, la soudaine décision du parquet égyptien n’a pas manqué de surprendre.
Selon des sources bien informées, la décision serait liée aux pressions croissantes au sein du Congrès américain sur le président Joe Biden, accusé d’avoir fait marche arrière sur la question du non-respect des droits de l’homme en Égypte.
Des députés réclamaient la suspension de l’aide militaire américaine à l’Égypte se montant à 1 300 millions de dollars par an. Mais la mention qui semblait la plus consensuelle était de geler le quart de l’aide dans un premier temps.
Le pouvoir au Caire chercherait aussi, par cette mesure, à réduire les tensions avec la gauche égyptienne. Une partie de cette gauche, opposée aux islamistes, soutient le régime, mais est gênée par les arrestations intempestives de militants gauchistes.
Avec RFI