Âgé d’une trentaine d’années, Alpha CAMARA est un maître vulcanisateur à la pneumatique moderne privée ‹‹ AM-BRA », sise au quartier SOS, dans la commune de Ratoma. De teint noir ébène, aux cheveux crépus, de taille moyenne, ce natif de Kankan est toujours lié à son métier.
Après trois ans de formation auprès de son maître Oumar KANTE à Kankan, Alpha CAMARA, s’est envolé pour Conakry en 2010. Dès son installation au quartier Yattaya-Foulamadina, cet ouvrier s’est offert son propre atelier à quelques mètres de son domicile.
‹‹ Depuis qu’il est logé ici, il n’a aucun problème autant avec son entourage qu’avec moi son concessionnaire. Chaque matin, il s’en va au travail pour ne revenir qu’à 20h des fois. Il tient beaucoup à son métier ››, témoigne Mamadou Oury BAH.
Alpha à son atelier :
Entouré de six apprentis, l’ouvrier adopte le même comportement envers ses apprenants que son entourage. ‹‹ Il n’y a pas de sot métier ››, dit-on souvent. Avec 150 à 200.000fg, comme recette journalière, le communément appelé ‹‹ Körö » par ses apprentis, parvient à joindre les deux bouts.
‹‹ Aujourd’hui, je remercie Allah, parce qu’avec ce métier, je supporte ma famille ici et celle du village. L’année dernière, malgré la présence du Corona, j’ai pu construire ma propre maison de 3 chambres, 1 salon, plus deux vérandas et quatre douches externes. J’ai déjà un terrain à Coyah où je compte entamer les travaux de construction cette année. J’aime vraiment ce métier ››, se réjouit Alpha CAMARA.
Et ce n’est pas tout, Körö n’est pas que maître, il est un parent adoptif de certains de ses apprenants. Moins le transport, quelques soins médicaux et des primes après un excellent weekend, Alpha s’occupe de trois de ses apprentis venant de sa zone d’origine.
‹‹ Depuis que mes parents m’ont confié, il a jugé nécessaire que j’habite chez lui, vu la distance que je parcourais chaque jour pour être là. Il nous a donné une chambre qu’il paie de ses propres frais plus la ration alimentaire. C’est vraiment un maître exemplaire ››, a expliqué cet apprenti Laye SANOH.
Par ailleurs, ce père de trois enfants (maître Alpha) en plus de sa gentillesse, déteste la paresse, le vol, l’indiscipline et adore l’honnêteté. ‹‹ Mon maître Oumar est encore vivant, et vous pouvez lui demander. J’ai toujours été honnête et je voudrais que mes apprentis me ressemblent ››, a-t-il souhaité avant d’interpeller non seulement ses compatriotes à emboîter ses pas. Il a aussi demandé à l’Etat de faire face à ce métier qui est de nos jours affilié à une communauté donnée.
Tamba Pierre LENO +224 624 36 33