Des centaines de personnes ont salué, samedi 16 octobre, la mémoire de Samuel Paty lors d’une cérémonie à Éragny-sur-Oise, cette ville du Val-d’Oise où le professeur vivait et a été assassiné il y a tout juste un an.
Comme beaucoup d’habitants d’Éragny-sur-Oise, cité paisible de 17 000 habitants au nord-ouest de Paris, Maguy, 75 ans, et son amie Colette, toutes deux résidant près des lieux du drame, ont tenu à participer à la cérémonie en hommage à l’enseignant Samuel Paty organisée par la ville, écrit l’AFP : « Il habitait ici, il a été tué ici. Il faut absolument se souvenir de choses malheureuses comme ça, cette barbarie nous a bouleversées. »
Une fresque sur la liberté d’expression
Avant les discours officiels, des adolescents, membres du Conseil municipal des jeunes se sont exprimés à la tribune. « On a eu l’idée de lire un texte sur la liberté d’expression » qu’on a écrit, a expliqué Thaïs-Anne, 14 ans. Puis une fresque réalisée par l’artiste Alexandre Sarrat a ensuite été dévoilée. Sur le mur du gymnase s’affiche notamment une citation de Victor Hugo: « La liberté commence là où l’ignorance finit ».
« L’éducation est l’arme la plus puissante du monde », a martelé Thibault Humbert, le maire (Libres!) d’Eragny-sur-Oise. Dans son discours, il a appelé à faire « reculer une idéologie mortifère » qui a conduit à cette « cabale absurde ». « Samuel Paty incarnait la parole de la République devant la jeunesse (…). Face au fanatisme, l’oubli et le compromis sont impossibles », a poursuivi Valérie Pécresse, présidente (Libres!) de la région Ile-de-France. Mme Pécresse, par ailleurs candidate à l’investiture LR pour la présidentielle de 2022, a demandé à ce que les enseignants soient davantage « soutenus » dans leur mission.
Une plaque en hommage à Samuel
Au même moment, à Paris, une plaque en hommage à Samuel Paty était inaugurée par le Premier ministre, Jean Castex, au ministère de l’Éducation nationale, en présence de sa famille. D’autres hommages sont rendus cet après-midi, à Conflans-Sainte-Honorine où il enseignait, à l’Élysée où sa famille sera reçue par Emmanuel Macron et dans un square que la Ville de Paris va rebaptiser.
Vendredi, des écoles, collèges et lycées partout en France avaient honoré la mémoire de l’enseignant d’histoire-géographie, poignardé et décapité en pleine après-midi, dans la rue, le 16 octobre 2020. Son assassin de 18 ans, un réfugié russe d’origine tchétchène radicalisé, lui reprochait d’avoir montré des caricatures de Mahomet en classe, après une campagne de fausses nouvelles sur les réseaux sociaux concernant son cours. Il avait été tué par balles à Eragny par la police peu après l’attentat.
AFP