On se rend compte de l’ampleur et l’engouement que créent les festivités de fin de cycle dans nos différentes universités publiques et privées de la place. Pour une semaine de fête, de carnaval et d’ambiance, certains seraient prêts à s’endetter, à investir des sommes exorbitantes pour paraître attrayant, se faire des photos çà et là et sortir bredouille au bout de quelques jours.
Les fins de cycle sont pourtant des occasions à mettre à profit pour analyser, remettre en question son cursus scolaire, revoir ses points forts et faibles, à fin de s’améliorer et établir quelques perspectives sur le marché de l’emploi ou entrepreneuriat et de se poser cette question à savoir en quoi pourrais-je être utile à mon pays ? car l’état ne peut employer tout le monde.
De nos jours ce phénomène de festivités de fin cycle s’érige telle une nécessité pour tout étudiant sortant à vouloir rendre ces journées aussi mémorables, qu’ils ignorent l’existence d’une concurrence encore plus rude sur le marché de l’emploi. L’échec sur ce marché se prépare mentalement et psychologiquement avant même de s’élancer.
Je me suis amusé aujourd’hui à faire un calcul estimatif des dépenses que font nos étudiants sortants dans l’achat de leurs différentes tenues de festivités à savoir, vestes, maillots sportifs, carnavals…après échange avec une étudiante en phase de fin de cycle universitaire à Kindia.
En guise d’exemple pour un effectif minimal de 400 étudiants d’une promotion sortante qui se décide chacun de se procurer des différentes tenues de festivités, un seul étudiant dépenserait en moyenne :
500 000 GNF pour s’offrir une veste;
100 000 GNF pour une tenue de festivité;
100 000 GNF pour une paire de chaussures;
50 000 GNF pour des maillots décorés;
50 000 GNF pour un album photo;
100 000 GNF dans les carnavals, sacrifices et divers…En somme, un seul étudiant dépenserait approximativement 900 000 GNF dans les festivités de fin de cycle. Donc pour un département de 400 étudiants sortants d’une seule promotion, ils réuniraient en moyenne une valeur de 360 000 000 GNF à l’occasion des festivités de fin de cycle pour au moins une semaine d’ambiance.
D’un autre côté, évaluons le budget minimal nous permettant d’investir dans la même localité qui est d’ailleurs une cité d’agrumes (Kindia) dans la culture de l’ananas. Sur un demi-hectare baillé, envisageons de planter environs dix milles (10 000) pieds d’ananas. En achetant un pied d’ananas à 1000 GNF, il nous faudra juste dix millions (10 000 000 GNF) pour se procurer des pieds d’ananas. À considérer que les frais de baille, des machines à pompes, des engrais et tout l’entretien sur une année six mois, n’excéderaient point les 20 000 000 GNF.
Ainsi sur les 360 000 000 GNF, rien que 30 000 000 GNF d’investissement suffiraient à planter 10 000 pieds d’ananas ce qui pourrait être un départ entrepreneurial pour une promotion sortante bien organisée et focus sur l’avenir.
L’État pour sa part, vous doit, une bonne formation, des contenus de qualité un programme adapter aux besoins du marché tout en créant un environnement propice à votre épanouissement scolaire.
Rendez mémorables vos festivités en organisant plutôt des conférences débats instructifs autour des thématiques ludiques et avantageuses pour votre future quête d’emploi ou entrepreneuriat. Investir n’est pas forcément une nécessité encore moins un frein à votre réussite scolaire ou professionnelle c’est plutôt optionnel. Bien entendu qu’il existe exceptionnellement une prise de conscience chez certains étudiants mais la majorité demeure encore obsédés par cette histoire de festivités. Aider à sensibiliser la prochaine génération car l’État ne peut employer tout le monde, il est donc temps de se projeter vers l’avenir et prendre des décisions objectives à votre réussite professionnelle et extra professionnelle.
David Noulé TOLNO
Ingénieur Télécoms à Huawei Techonologies Guinea