Sur le sujet, les avis sont sous différents angles. Si certains promoteurs culturels se réjouissent de cette mesure, par contre d’autres estiment qu’au regard du degré des préjudices et dommages, ce geste est un soulagement au goût inachevé.
A rappeler que les pertes dans le secteur du spectacle en cette période du Covid-19 en Guinée, sont estimées à près de 3 milliards de francs. Selon des organisateurs.
Nous avons interrogé quelques Professionnels du spectacle en Guinée sur ce fameux plan de riposte économique initié par le gouvernement Kassory.

Salim Souaré, Patron de Vision Pub Guinée : « C’est bien que l’État ait pensé à nous venir en aide. Nous ne sommes pas les seuls secteurs touchés par cette crise sanitaire. Si notre secteur s’est retrouvé dans le plan de riposte déjà ce n’est pas mal. Mais ce qui nous arrangerait le mieux, c’est de réglementer notre secteur, nous payons des assurances. Mais à quoi servent ces assurances, en cas d’émeute, d’intempérie, de crise sanitaire ou politique, à qui s’adresser ? Heureusement que l’État est et venu au secours sinon, nous étions abandonnés à nous mêmes, l’agence guinéenne de spectacle doit nous aider à structurer les choses avec les partenaires, et à l’État d’inciter les sociétés à sponsoriser les concepts qui valorisent la culture guinéenne et les gros spectacles dans le pays. Au ministère de la culture aussi de créer un cadre sain de travail pour les acteurs culturels en créant un lien avec les opérateurs culturels pour étudier les bons concepts et les accompagner pour le bien de la filière musique et spectacle en Guinee ».

Tidiane Soumah, PDG des Productions Tidiane World Music : » C’est un bon début, mais il est mieux de savoir le contenu de cette aide si ce n’est juste en faveur d’un clan. La démarche est bonne, mais il est important de partager dans la transparence et de voir clair les bénéficiaires de ce geste de l’État ».

Macka Traoré, Patron de la structure Mack Team : « En Guinée, la Covid a mis le secteur culturel au chômage. Tous les domaines économiques sont touchés, mais surtout la culture qui est sévèrement impactée. Tu comprendras donc que c’est une lueur d’espoir que souffle cette nouvelle de prise en charge partielle ».

Alhassane Souaré, Responsable de Nord Sud Communication : « L’initiative du plan de riposte est salutaire mais, on attend de voir la suite. Au delà de cette démarche entamée depuis mi-mars, c’est tout un impact que l’État doit étudier pour toute une corporation qui perd une année entière.
Selon les indiscrétions et de ce qui m’a été remontée comme information, la prise en charge partielle par le gouvernent s’élèverait à 30% de ce que nous avons dépensé, juste avant l’arrêt systémique de toute activité culturelle. Ceci, n’est rien devant les énormes pertes et le manque à gagner face aux projets déjà pensés, qui malheureusement ne verront pas le jour en tout cas, pas d’ici à la fin de cette année 2020. Cela ne couvre même pas l’année pour des structures ayant 3 à 4 spectacles au compteur par an. Mais comme on dit en Afrique, un est mieux que zéro. L’effort et la bonne volonté du gouvernement ne sont pas à jeter d’un revers de main. C’est une situation mondiale que personne n’a vu venir, alors on s’adapte. Après, faut trouver les moyens de pouvoir reprendre nos activités par des mesures assouplies sinon, le secteur s’asphyxiera ».
Nous avons tenté d’avoir le point de vue de la première responsable de l’instance de régulation des spectacles en Guinée, Sayon Bamba mais en vain.
Selon nos sources, les pertes des entreprises de spectacles en Guinée à cette période du Covid-19 sont estimées à plus 2 milliards de francs guinéens. Combien l’État va-t-il rembourser ? A quel moment cette manne va-t-elle être disponible ? Ces questions restent pendantes !
SITANEWS