La décision a été prise dans le cadre d’une enquête pour présomption de corruption financière et administrative à l’encontre d’Ali Zenati, le ministre libyen de la Santé.
L’indice de perception de la corruption de l’Organisation Transparency international pour l’année 2021, diffusé cette semaine, place la Libye au plus bas de l’échelle. Elle est classé 172e sur une échelle de 180 pays, au même niveau que la Guinée équatoriale. Ce rapport international est révélé au moment même où le procureur général de Tripoli a ordonné de placer Ali Zenati, le ministre libyen de la Santé et son numéro deux, en détention préventive pour soupçons de corruption.
Déjà les ministres de l’Éducation et de la Culture
Zenati est le troisième ministre du gouvernement Dbeibah à faire l’objet d’une enquête pour corruption dans l’espace de 35 jours.
Le 20 décembre déjà, le ministre de l’Éducation avait été placé en détention dans le cadre d’une enquête sur une pénurie générale de manuels scolaires dans le pays. Fin décembre, c’était la ministre de la Culture qui venait d’être placée en détention préventive dans le cadre d’une autre enquête pour corruption et détournement du fonds publics.
La détention provisoire du ministre de la Santé et de son vice-ministre est basée, selon le procureur général de Tripoli, sur « des preuves suffisantes de leur responsabilité dans les faits qui leur sont reprochés ».
Vente d’unités de production d’oxygène
Selon la même source, le ministre de la Santé et son numéro deux ont vendu des unités de production d’oxygène, avec une majoration pouvant aller jusqu’à 1000% du prix d’acquisition. Ils ont également signé des contrats directement avec des entreprises fondées en 2021 et qui ne répondent pas aux conditions du cahier de charges.
Le Premier ministre libyen affronte d’un côté un Parlement désireux d’installer un nouveau gouvernement, de l’autre, une rue en colère en raison de la dégradation économique et sociale.
Les accusations de corruption visant des membres du gouvernement d’union nationale n’arrange certainement pas les affaires d’Abdelhamid Dbeibah.
Rfi.fr