Une semaine après le second tour de l’élection présidentielle, le Pérou n’a toujours pas déclaré le vainqueur. A 99,92% des voix dépouillés, c’est Pedro Castillo qui est en tête avec 50.000 voix d’avance sur son adversaire Keiko Fujimori qui conteste cette avance. Samedi 12 juin, ses partisans se sont mobilisés pour lui manifester son soutien.
Après avoir dénoncé une supposée « fraude », la candidate de la droite a demandé mardi l’invalidation d’environ 200.000 bulletins de vote, dans l’espoir de rattraper son retard sur son rival, ce qui est peu probable. « Non à la fraude » scandaient hier, samedi 12 juin, des centaines de partisans de Keiko Fujimori lors d’une marche organisée dans le centre de Lima. Un message qu’on pouvait également lire sur de nombreuses pancartes, comme celle de Victor, un jeune homme.
« Il y a eu fraude. Il y a plus de 200.000 votes contestés, mais le jury national électoral refuse de les annuler alors que c’est ce qui peut permettre à Keiko de l’emporter ! »
Si certains bulletins de vote contestés par Keiko Fujimori n’ont en effet pas été vérifiés, c’est parce que la demande de leur invalidation n’a pas été présentée dans le délai légal qui est de 3 jours maximum après le scrutin. Quant aux accusations de « fraude », elles ont été démenties dès le début de la semaine par les organismes électoraux et les observateurs internationaux.
Le second tour de l’élection présidentielle au Pérou entre Keiko Fujimori et Pedro Castillo a été un « processus électoral positif » dans lequel de « graves irrégularités » n’ont pas été détectées, a déclaré vendredi 11 juin la mission d’observation électorale de l’Organisation des Etats américains (OEA). « La mission n’a pas détecté d’irrégularités graves », indique le rapport préliminaire du groupe dirigé par l’ex-ministre paraguayen des Affaires étrangères Rubén Ramirez (AFP).
Dans l’après-midi, les manifestants fujimoristes ont croisé sur leur route des partisans de Pedro Castillo. La situation s’est alors tendue. Quelques insultes ont fusé, mais l’important cordon policier déployé entre les deux camps et les appels au calme des deux côtés ont permis d’éviter des affrontements.
Dans la soirée, Keïko Fujimori s’est adressée à ses partisans en faisant à nouveau allusion à de supposées irrégularités dans le scrutin. De son côté, Pedro Castillo a lui appelé ses partisans au calme et à la patience, jusqu’à la proclamation officielle des résultats.
Rfi.fr