Pour sa première prise de parole publique après sa démission d’il y a plus d’un an, l’ancien ministre de la justice, s’est prononcé ce dimanche sur le texte modifié de la constitution.
Dans l’émission ‘’Le débat africain’’ de nos confrères de Radio France Internationale, Cheick Sako se dit «profondément choqué par les modifications majeures» entre le projet de texte soumis à référendum le 22 mars et le texte promulgué et publié au journal officiel le 14 Avril 2020.
L’avocat inscrit au barreau de Montpellier estime en conséquence qu’il faudrait rechercher ceux qui se sont rendus coupables de cette «falsification afin qu’ils répondent de leurs actes».
«D’une part, il y a dichotomie ou ambivalence entre ces deux textes. Alors je rappelle que d’une part le projet soumis à référendum le 22 mars, ce texte sur lequel, évidemment il y a plusieurs moutures, mais celui qui a été publié au journal officiel qui comporte 157 articles et qui a été cacheté ou paraphé par le ministre de la justice d’alors, c’est cela qui a été soumis à référendum. Alors il n’y a pas d’ambiguïté là-dessus. D’autre part, le second texte de constitution, différent du premier, promulgué et publié après le référendum, le 14 avril, et c’est là où il y a un yatus. Alors qu’est-ce qu’il y a comme problème? Le problème, c’est que le second texte ne correspond pas au premier. Il y a une vingtaine de dispositions qui ont été soient modifiées, soient falsifiées. Deux ou trois exemples simplement: les dispositions concernant les candidatures individuelles pour l’élection présidentielle ont disparu, deuxième exemple, introduction des parrainages pour lesdites élections présidentielles et surtout troisième exemple qui m’interpelle en tant que juriste et tant qu’ancien ministre de la justice, ça concerne la justice. Par exemple 13 du projet approuvé par référendum énonce de façon claire, le principe de l’indépendance et de l’impartialité des tribunaux. Et curieusement, dans l’article 13 du texte promulgué, cela est supprimé, c’est-à dire que l’indépendance et l’impartialité des tribunaux est supprimée, consacre uniquement la compétence des tribunaux. Voyez-vous, il n’y a pas besoin de secourir, c’est quand-même assez grave. Moi je ne fais pas de surenchère, je dis simplement qu’on est dans une république. Il faudrait absolument trouver le ou les auteurs de cette falsification pour qu’ils puissent répondre…J’ai été profondément choqué par ces modifications…», a déclaré Cheick Sako ce dimanche dans ‘’Le débat Africain’’. L’émission animée par Alain Foka consacrée au texte modifié de la constitution en Guinée a eu pour invités notamment : Souleymane Keita, député du RPG Arc-en-ciel, Maître Pepe Antoine Lama, avocat au Barreau de Guinée ou encore Aliou Bah, membre du FNDC.
Avec Mosaiqueguinee.com