La course au CNT. Nous n’avons décidément pas finit d’enregistrer les contradictions des politiques. Ils ne s’entendront presque jamais. Et sur la table du ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation, se retrouveront plus de candidatures que prévues. Les leaders n’ont pas pu gérer leurs égos surdimensionnés. Et finalement, ces gens à l’origine de l’essentiel de nos problèmes ne sont pas encore prêts à rompre avec leurs pratiques. Ils ne sont pas encore prêts à évoluer. Chacun veut avoir un peu plus. En termes de représentants dans les institutions surtout, parce que c’est pour eux, une question de sous.
15 conseillers à devoir choisir non pas in fine pour leurs profiles et capacités à réfléchir sur les questions d’intérêt national, mais pour leur militantisme. On ne peut le leur reprocher par ailleurs. Mais dans la démarche de construction de notre Etat, les politiques doivent accepter de jouer leur rôle sans se bagarrer. Enfin, pour cette période et en attendant les jouxtes électorales qui admettent la confrontation. Donc, comme les syndicats qui ont déjà fait parvenir plus de listes et de candidats que prévus, les politiques en enverront. Et ce n’est pas pour faciliter la tâche au ministre Mory Condé, obligé de trancher.
Syndicats divisés, intéressés par tout ce qui peut aider les membres des bureaux, au détriment des syndiqués qui cotisent et soutiennent la lutte syndicale à la base. Au moins nous saurons qu’il y a des guinéens qui ne changeront jamais. Et quelque soit l’opportunité qui s’offre à la nation, ils resteront déterminés à parler d’abord d’eux-mêmes. Les jeunes non plus n’ont pas pu trouver les deux noms.
Il y a eu du bruit aussi, au sein des organisations de défense des droits humains. Donc, on ne s’entendra pas comme le souhaitait le CNRD et son gouvernement. Et pendant ce temps, la bataille pour le perchoir a déjà commencé. Un nom fuite, mais il ne plait pas à certains. Aucune candidature n’est pour l’instant clairement présentée, mais c’est la Guinée. Les rumeurs deviennent rapidement des réalités. Il n’y a aucun doute, les intentions sont déjà annoncées chez les militaires. Les démarches nocturnes sont en cours, pour faire de certains Président du CNT. Mais le colonel Doumbouya peut lui-même se faciliter la tâche. Les 81 futurs conseillers, peuvent à l’interne désigner leur propre chef.
Qu’il le choisisse de manière démocratique, à l’issue d’une élection transparente, comme cela se fait pour élire le président du parlement. Et peut-être mieux cette fois, puisque personne ne part favori. Le Prochain Président du Conseil National de la Transition et ses adjoints, doivent être élus et non nommés, pour ainsi commencer à crédibiliser nos institutions. Ils tireront leur légitimité de ce vote. La charte n’interdit pas un tel procédé. La charte ne sera donc pas violée lorsqu’on l’utilise. Bien sûr le chef de l’Etat pourra prendre un décret pour entériner le choix des conseillers qui sont en train d’être sélectionnés sérieusement, nous supposons. Sortons des compromis habituels. Sortons des accords immoraux, sur le dos des populations. L’organe législatif a tout un intérêt à revêtir un caractère représentatif.
Jacques Lewa LENO