Cela s’est passé vendredi 21 janvier à Saada au Yémen, dans une région contrôlé par les rebelles houthis. Au moins 70 personnes sont mortes dans une frappe aérienne contre une prison du nord du pays; une attaque attribuée à la coalition sous commandement saoudien qui a nié toute responsabilité. L’ONG Médecins sans frontières dénonce « une attaque horrible ». Le chef de l’ONU « condamne » les frappes et réclame des enquêtes sur ce drame.
C’est dans le fief des rebelles houthis, Saada, qu’a eu lieu le raid meurtrier. Il n’y a pas d’information à ce stade sur le nombre de détenus parmi les dizaines de victimes, ni sur l’identité de ces prisonniers. Mais des migrants pourraient en faire partie.
Quelques heures plus tôt, jeudi soir, la coalition militaire intervenant depuis 2015 dans le pays en guerre a revendiqué un raid contre la ville de Hodeida (ouest). Il a coûté la vie à trois enfants selon une ONG et provoqué une panne d’internet dans tout le pays.
Ces violences ont lieu en pleine escalade au Yémen. Ces derniers jours, les rebelles houthis ont revendiqué une attaque de drone inédite contre les Émirats arabes unis, principal allié de l’Arabie saoudite dans la guerre contre les rebelles yéménites.
Une « réponse proportionnée »
L’ambassadrice des Émirats arabes unis auprès de l’ONU assure ce vendredi que la coalition mène une « réponse proportionnée » dans ses opérations militaires. Les bombardements de la coalition ont pourtant coûté la vie à des milliers de civils depuis 2015, comme l’ont documenté plusieurs ONG.
Les membres du Conseil de sécurité ont condamné dans les termes les plus forts « les attentats terroristes perpétrés à Abou Dhabi » lundi par les rebelles yéménites houthis, dans une déclaration adoptée vendredi à l’unanimité.
« Cela s’inscrit dans un contexte de représailles de la part de la coalition arabe après les frappes contre Abu Dhabi lundi par drones et missiles de la part des rebelles houthis. Et donc là, il semblerait qu’il y ait une réaction tous azimuts sur plusieurs fronts »
Le chef de l’ONU « condamne » les frappes contre une prison et réclame des enquêtes
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a quant à lui condamné dans un communiqué publié ce vendredi « les frappes aériennes de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite contre un centre de détention à Saada », au Yémen, qui ont « fait au moins 60 morts et plus de 100 blessés » parmi les prisonniers.
« D’autres frappes aériennes ont été rapportées ailleurs au Yémen, avec aussi des morts et des blessés parmi les civils, dont des enfants », a-t-il aussi dénoncé, en réclamant « des enquêtes rapides, efficaces et transparentes » sur ces événements afin d’assurer que leurs auteurs rendent des comptes.
Les États-Unis ont également appelé « toutes les parties au conflit à la désescalade », évoquant « plus de 100 victimes au cours des derniers jours », selon un communiqué du département d’Etat.
La coalition nie son implication
Mais samedi, la coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite a nié dans un communiqué avoir ciblé le centre de détention. Les informations faisant état du ciblage du centre de détention de Saada sont « sans fondement », a indiqué un porte-parole de cette coalition, cité par l’agence de presse officielle saoudienne. En revanche, la coalition avait revendiqué vendredi le raid contre la ville de Hodeida.
Aujourd’hui, ce bastion de Saada est très important sur le plan militaire parce qu’on à partir de là recruter de nombreux combattants mais c’est aussi une région extrêmement menaçante pour l‘Arabie saoudite puisqu’elle se situe à sa frontière sud.
RFI